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Langues africaine

Top 15 des plus belles langues d’Afrique

Les richesses du continent noir ne se limitent pas seulement à la faune, à la flore ou aux mines. Elles se retrouvent dans la culture même des peuples de ce territoire notamment à travers sa diversité linguistique. Ce mélange résulte des nombreuses ethnies qui cohabitent entre elles. La musique a porté ces mélodieuses langues aux confins du monde. Cet article vous en dévoile quinze des plus belles.

15. L’amharique

Resté pendant longtemps la langue officielle en Éthiopie, l’amharique appartient à la famille des langues sémitiques. Il est parlé essentiellement dans le pays et en dehors dans les territoires comme le Djibouti, le Soudan, l’Égypte, les États-Unis et le Yémen. La constitution éthiopienne a officialisé plusieurs langues nationales, mais celle-ci est conservé au comme langue de travail dans le pays.

La progression de la langue a profité de la chute du Derg (autre langue locale). Dès le XIIIe siècle, les premiers textes de sa littérature sont écrits. Le système adopté pour écrire est celui de l’alphasyllabaire éthiopien. L’amharique est riche de ses chansons qui font ressortir tout le folklore des peuples amharis. Également, les contes font partie de ce que la langue possède de beau comme bien d’autres en Afrique.

14. Le Haoussa

Les trois orthographes haoussa, hausa et hawsa désignent tous la langue nigériane. Ses locuteurs sont parmi les plus nombreux d’Afrique et s’éparpillent de l’ouest au centre du continent. La langue se pratique du Bénin au Gabon en passant par le Togo, le Nigéria et le Tchad entre autres. Son existence est vieille d’environ quatre siècles. À cette période, le peuple haoussa regroupait sept royaumes du Nigéria.

Déjà au XIXe siècle, les premiers poèmes et les chroniques versifiées étaient écrits. Ce fut le début de la littérature de cette langue. L’une des œuvres majeures est sans doute la Chronique de Kano. L’écriture qui exploite le dialecte de Kano, centre culturel de la langue, avait commencé depuis deux siècles. L’oralité était comme à l’accoutumée en Afrique marquée par les chants et les contes. La musique haoussa qui en est l’héritage vit à travers les chaînes dédiées.

13. Le Peulh

Porté par un peuple nomade, le Peul ou Peulh est parfois appelé pulaar ou fulfulde. La langue a conquis jusqu’à 20 États notamment entre l’Ouest, le Centre de l’Afrique et le Sahel. Le Bénin, le Sénégal, la Guinée Conakry sont quelques pays qui abritent ses locuteurs. Cependant, les variantes par région diffèrent. Une particularité importante de la langue est qu’elle n’est pas à ton.

Sa complexité est diluée par sa rencontre avec d’autres peuples. Avec le nombre de cultures auxquelles le peul s’est intégré, un brassage s’est créé. La conséquence est d’abord la pluralité des rythmes musicaux. Des émissions télévisées sont aussi diffusées en fulfulde surtout en région sahélienne. Sur le plan littéraire, la langue comporte une multitude d’œuvres orales et écrites. L’auteur Amadou Hampâté Bâ en est le grand pionnier.

12. Le Dioula

Langue tonale parlée en Côte d’Ivoire et au Mali, le Dioula se pratique aussi au Burkina Faso. Là-bas, elle constitue une langue nationale. C’est dans la famille des langues du mandingue qu’elle est inscrite. Les commerçants ivoiriens la pratiquent quasiment depuis toujours. Ailleurs en Afrique de l’Ouest, la langue est tout simplement utilisée comme véhiculaire. Mais elle regroupe assez de locuteurs.

La langue s’illustre beaucoup plus dans la musique notamment avec le Reggae de Alpha Blondy. La littérature est beaucoup plus orale dans la langue. L’écrit qui n’est pas très développé révèle davantage toute l’oralité Dioula. Cela passe essentiellement par la transcription de contes et de vieux récits épiques recueillis par endroits. La langue est tout de même influencée avec la progression de l’arabe apparu avec l’islam. Elle se contente d’emprunter des mots de la langue sémitique.

11. Le Fon

Bien qu’originaire du Sud du Bénin, la langue s’est déplacée pour gagner le Togo et le Nigéria. Le Fon était la langue officielle sous le royaume du Dahomey avant que la colonisation n’impose le français. Elle sert de langue véhiculaire pour les autres pays. Mais les échanges commerciaux participent à la faire voyager dans bien d’autres contrées. Le mot «  vodoun » de la langue est emprunté au Français qui en fait « vaudou ».

La littérature est certes fortement orale, mais elle finit par inclure des œuvres écrites. Ces dernières puisent essentiellement dans l’oralité qui était suffisamment riche de légendes et de proverbes. La langue se développe aussi avec sa culture. La musique dévoile mieux l’esthétique de la langue fon à travers ses icônes. Angélique Kidjo en est sûrement la plus grande de toutes avec cinq Grammys à son actif.

10. Le Mina

Le Mina est une langue du Togo qui est utilisée aussi au Bénin dans le Mono. Elle est dérivée de l’éwé qui possède de nombreux locuteurs. Les deux langues sont si proches que leurs locuteurs parviennent à quelques différences près à se comprendre. Tonale, c’est une langue vraiment très mélodieuse. Plusieurs voix émouvantes du Togo chantent dans la langue.

Il s’agit de King Mensah qui s’inspire du rock et d’Omar B. Ce dernier a laissé derrière lui des morceaux de RnB en mina. Cette langue occupe une place de choix d’autant plus que des émissions télévisées lui sont consacrées dans les deux pays. Les travaux d’ethnologues et des musiciens continueront de mettre à jour ses plus belles facettes au monde. Elle est en fait riche de ses rythmes et de son folklore.

9. Le Mooré

Le moré ou mooré est la langue identitaire du peuple mossi. Au Burkina Faso où se parlent le Dioula et le Peul, c’est elle qui domine. Sa naissance est liée à l’union d’une princesse du Ghana et d’un chasseur. Du nom de Yennega, elle quitte Dagomba son royaume selon la légende pour aller dans une contrée au Nord. C’est là qu’elle rencontre le jeune Rialé auquel elle s’attache.

Les Mossis ne sont que leurs descendants et le peuple du puissant royaume mossi. Le système d’écriture de la langue est proche de celui des Bambaras. Un alphabet national a été mis au point dans le pays. L’oralité est sans surprise le terreau de toute la littérature de la langue. Entre les chants, les contes et les récits des histoires de royaume, l’extraordinaire du moré se dévoile.

8. Le Yoruba

Cette langue à ton couvre majoritairement le Nigéria et se parle au Togo ainsi qu’au Bénin. Cependant, cette langue ouest-africaine a gagné le Brésil et Cuba en Amérique latine à travers quelques descendants d’esclaves. C’est une langue très utilisée dans le commerce surtout pour les pays qui en ont fait une langue nationale. Certains la considèrent comme une langue complète.

Le yoruba possède son propre alphabet ainsi qu’une littérature orale et écrite. La langue est également en phase avec le numérique. Le service de Google la propose pour les recherches et des développeurs nigérians ont déjà créé un clavier yoruba. Le plan culturel de la langue est lui aussi évolué. L’industrie musicale a subi l’influence de Fela Kuti qui a transformé les rythmes traditionnels. Et avec Nollywood, le cinéma de cette langue a lui aussi du succès.

7. L’Arabe

Incontestablement la langue la plus parlée en Afrique, l’Arabe est arrivé avec l’Islam en 639. Son origine même remonte au IIe siècle avant J.-C dans la péninsule arabique. La langue afro-asiatique est rangée dans la famille des langues sémitiques avec l’amharique. Plusieurs dizaines d’États africains et des organisations internationales dont l’ONU lui ont accordé le statut d’officielle. Elle a emprunté quelques mots à des langues locales africaines et au français aussi.

Son caractère mélodieux apparaît beaucoup dans les chansons religieuses notamment. Cependant, l’Arabe possède une grande littérature écrite. À l’opposé des autres langues africaines, il a développé tôt son système d’écriture. Aujourd’hui, la langue s’illustre au cinéma comme en politique et dans la musique. Les médias de différents pays l’intègrent parmi les langues de retransmission de leurs programmes. C’est une langue agréable à entendre.

6. Le Kiswahili

Cette autre perle de la culture bantoue domine en Afrique australe. Ses locuteurs qui l’utilisent comme langue nationale se concentrent en République du Congo et au Kenya. Pendant ce temps, en Uganda, au Burundi, au Mozambique, en Zambie et au Malawi, le kiswahili sert comme langue véhiculaire. Elle est née au Xe siècle de la rencontre entre des marchands avec les Bantous du littoral. Persans et Arabes ces commerçants parcouraient l’océan Indien et occupaient les îles.

En Tanzanie d’où provient le Kiswahili, le président Julius Nyerere a officialisé la langue. Elle a pu rapidement s’imposer dans les écoles et les administrations. Vieille de plusieurs siècles la littérature Kiswahili compte des œuvres contemporaines. Mais la langue s’est dévoilée au reste du monde grâce à la musique. À travers des stars comme Diamond Platnumz, les rythmes traditionnels subsistent et s’harmonisent avec les tendances modernes.

5. Le Wolof

Le Sénégal et la Mauritanie sont les principaux pays dont les populations s’expriment en Wolof. La langue est aussi parlée en Gambie, mais avec assez de particularité pour être à part. Toutes sont classées dans la famille des langues sénégambiennes. Au Sénégal, l’influence religieuse de l’islam a introduit quelques expressions arabes. Le français venu avec la colonisation demeure la langue officielle.

En revanche, le Wolof est très organisé et émerge culturellement. Youssou N’Dour est une des voix qui égaye le monde à travers des chansons en cette langue. L’une des réalisations cinématographiques wolof la plus appréciée est la série « Maîtresse d’un homme marié ». Elle a séduit quasiment toute l’Afrique et la diaspora sénégalaise. Il est utile de préciser qu’un roman a été publié dans la langue par Boubacar Boris Diop. C’est dire que cette langue utilisée dans les médias n’est pas qu’orale.

4. Le Bambara

De la famille des nombreuses langues mandingues, le Bambara ou Bamanankan est très parlée au Mali. Plus de 80 % des Maliens l’utilisent ainsi que la majorité des commerçants de l’Afrique de l’Ouest. Elle se rapproche du Maninka de Kita et de celui de l’ouest tous pratiqué dans le pays. Le masaba, son syllabaire de 123 caractères est créé en 1930 partant d’anciens idéogrammes bambaras grâce à l’écriture Woyo Couloubayi.

Sa littérature n’est véritablement vivante que dans l’oralité. Presque toutes les langues africaines n’échappent pas à cette réalité dont les principaux acteurs sont les griots. Ils sont les compositeurs des chants et des récits épiques de rois qui composent cette littérature orale. Leur tradition se perpétue par leurs descendants musiciens comme Oumou Sangaré. Ils continuent de valoriser le bambara et la culture de son peuple dont les origines remontent au vieil empire malien.

3. Le Malinké

Langue mandingue, le Malinké a ses plus nombreux locuteurs en Guinée Conakry où c’est le Maninkanan de l’Est qui est parlé. Les Malinkés de Kita et de l’Ouest sont ses variants qui l’étendent respectivement au Mali et en Siéra Léone. Il ressemble à ses dialectes cousins et au bambara à des différences près. Jusqu’au Sénégal des personnes pratiquent cette langue qui est par excellence celle des griots.

Toute l’esthétique et les trésors de la langue sont gardés par ces gardiens de la parole. C’est un rôle qu’ils jouaient dans l’empire mandingue. Le grand héritage laissé par cette tradition est restitué à travers la musique. Une des icônes du domaine est Mory Kanté qui a apporté des influences occidentales aux sonorités traditionnelles. Le succès de ce mélange confirme la beauté du Maninkanan.

2. Le Zulu

Installés au départ en Tanzanie, le peuple Zulu est arrivé en Afrique du Sud après une longue migration. Ils ont été rejoints par les Xhosa. Du coup, le Zulu et le Xhosa sont des langues indigènes sudafricaines. C’est avec l’avenue des Européens que la langue quitte l’oralité, car ceux-ci apportent l’écriture. La transcription est facilitée par l’alphabet latin.

La Bible est le premier document écrit en Zulu. Après cette œuvre religieuse, d’autres paraissent dans la langue. Parmi ces nouveaux documents, le titre Insila kaChaka (1933) de John Dube est le premier roman en zulu de cette littérature très orale. Elle détient le statut officiel avec onze autres langues indigènes. Brenda est l’une des voix qui fit rayonner la langue grâce à la musique.

1. Le Lingala

C’est une langue que la République Démocratique du Congo (RDC) parle essentiellement comparativement à l’autre Congo (République du Congo). L’Angola et la Centrafrique partagent le lingala avec les Congolais. Cependant, ces derniers l’ont internationalisé à travers la musique. La rumba congolaise est le rythme ayant porté la langue très haut à travers ses stars comme Papa Wemba, Fally Ipupa et Koffi Olomide.

Mobutu Sese Seko, l’homme fort du Zaïre fit du dialecte la langue officielle de l’Armée au XXe siècle. Ce statut est maintenu jusqu’ici en RDC où se parlent aussi le Swahili, le Kikongo et le Tshiluba. Le lingala constitue un dialecte national et se pratique dans les médias ainsi que dans les administrations. Le français demeure tout de même la langue officielle du pays. Mais le dialecte congolais de la famille des langues bantoues a de beaux jours devant lui avec ses millions de locuteurs.

 

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