Saviez-vous qu’autrefois, les calendriers n’étaient ni accessibles en un clic, ni transportables ? Mais alors, à quoi pouvaient-ils bien ressembler ? Le calendrier a connu bien des formes étranges au fil des siècles et des transformations dont l’une des plus étranges est vieille de 10 000 ans. Allons nous perdre dans les dédales du temps, à la découverte de quelques-uns des plus anciens instruments de sa mesure.
15. Le Calendrier Républicain, 1792
Le Calendrier Républicain fut créé par la Convention (décret du 14 vendémiaire an II, ou 5 octobre 1793) qui décida que le calendrier grégorien était remplacé rétroactivement par le calendrier républicain à partir du 22 septembre 1792. Ce nouveau calendrier associe chaque jour avec un produit du terroir et non plus avec un saint, les semaines deviennent des décades et les mois ont des noms liés aux saisons. Avec ce nouveau calendrier, François Fabre d’Églantine montre sa volonté d’affaiblir les rites chrétiens. En 1806 Napoléon 1er remet en place le calendrier grégorien. Aujourd’hui, le calendrier grégorien est alors utilisé dans la plupart des pays, bien que celui lunaire soit encore utilisé dans la religion musulmane par exemple.
14. Le Calendrier Perpétuel, vers l’an 1670
Depuis le Moyen âge, les amateurs de chronologie ont eu à cœur de mettre au point des tables ou des dispositifs permettant de connaitre à volonté le calendrier d’une année. Ces dispositifs permettraient aussi d’obtenir la concordance des dates dans différents calendriers. C’est ce désir qui donna naissance au calendrier perpétuel. Le calendrier perpétuel indique le jour de la semaine pour n’importe quelle date, « quelle que soit l’année » par opposition au calendrier courant qui se limite à l’année en cours.
13. Le Calendrier Grégorien, 1582
Le calendrier grégorien a remplacé le calendrier julien, mis en place par Jules César en 46 avant Jésus-Christ. Selon le calendrier julien, l’année comportait 365,25 jours, avec 12 mois de 29 ou 31 jours. Seul le mois de février en comptait 28. Pour faire correspondre la durée calendaire avec le rythme de rotation de la Terre autour du soleil, un jour est ajouté à l’année une fois tous les quatre ans, la fameuse année bissextile. Malgré différents ajustements au cours des siècles, la dérive du calendrier a fini par devenir trop importante puisque la durée de l’année calendaire dépassait celle de l’année solaire. Au XVIe siècle, ce décalage a atteint 10 jours. Le pape Grégoire XIII décida donc de modifier le calendrier. Le nouveau calendrier grégorien est un calendrier solaire qui fixe la durée de l’année à 365,42 jours. Les années bissextiles sont conservées, avec toutefois une petite variante. Grégoire décide que les années séculaires ne seront plus bissextiles, sauf si leur millésime est divisible par cent.
12. Le Calendrier Hégirien ou Islamique, 622
Le calendrier hégirien ou calendrier islamique est un calendrier lunaire synodique non solaire, fondé sur une année de 12 mois lunaires de 29 à 30 jours chacun. Une année hégirienne compte 354 ou 355 jours. Elle est donc plus courte que l’année solaire d’environ 11 jours. La dénomination du calendrier apparaît tardivement, dans le dernier quart du Xe siècle ; l’adjectif « hégirien » dérive de « hégire » (arabe : hijra, « expatriation, exil »), terme qui désigne ici le départ, en septembre 622, de Mahomet et de sa ville natale de La Mecque pour l’oasis de Yathrib. Cet événement marque le point de départ du comput musulman des années.
11. Le calendrier arménien, 552
Le calendrier arménien est un calendrier traditionnel originaire d’Arménie. C’est un calendrier solaire basé sur le même système que le calendrier de l’Égypte antique, ayant une année invariante de 365 jours sans année bissextile. Comme conséquence à cette règle de construction, la correspondance entre ce calendrier et le cycle des saisons de l’année tropique se décale lentement, au rythme approximatif d’un jour tous les 4 ans. Par rapport au calendrier julien, la correspondance « initiale » se retrouve au bout de 1461 années de ce calendrier vague de 365 jours.
10. Le Calendrier Alexandrin ou Copte, vers l’an 248
Le calendrier copte fixe pour origine l’an 284, année de prise du pouvoir par l’empereur romain Dioclétien, responsable de la dernière grande persécution contre les chrétiens. Cette année marque le début de l’« ère des martyrs » (asr al-shuhadä) ou « ère de Dioclétien ». Le Nouvel An copte est le 29 août du calendrier julien, et le 30 août les années précédant une année bissextile (287, 291, etc.). Le premier jour de l’an I du calendrier copte est donc le vendredi 29 août 284. Trois ans sur quatre, le 29 août du calendrier julien est la date du Nouvel An copte, et toute année précédant une année bissextile. La date actuelle du début de l’année copte est donc, dans le calendrier grégorien, le 11 septembre, ou le 12 septembre, les années précédant une année bissextile.
9. Le Calendrier Gaulois ou de Coligny, vers l’an 105
Le calendrier de Coligny, ou « calendrier gaulois », est une grande table de bronze trouvée en morceaux à Coligny, dans l’Ain, en France, et datée du IIe siècle. Sa reconstitution a révélé qu’il s’agit d’un calendrier servant à fixer les dates des fêtes religieuses ainsi que les jours fastes et néfastes. Il est exposé au Lugdunum, le musée des antiquités gallo-romaines de Lyon. C’est une source épigraphique capitale pour la connaissance de l’Antiquité celtique, qui renseigne sur la conception que les Celtes avaient du temps, leurs connaissances en astronomie et la tradition druidique. Plus long texte écrit en gaulois qui nous soit parvenu, c’est aussi un document linguistique qui contribue à la connaissance du vocabulaire de cette langue.
8. Le Calendrier Maya, vers l’an 100 avant Jésus-Christ
Le calendrier maya était la version maya du calendrier mésoaméricain, composé de différents systèmes calendaires évoluant de manière concomitante. Il se composait d’un calendrier sacré, Tzolk’in (ou Bucxok), cyclique sur 260 jours, d’un calendrier solaire, Haab, cyclique inspiré du calendrier olmèque et il date probablement du 1er siècle av. J.-C. Cet ancien calendrier maya est encore utilisé dans le sud du Mexique et dans les hautes terres. Le calendrier était très précis (certains même l’estiment plus précis que notre calendrier actuel), mais aussi très complexe.
7. Le Calendrier Zoroastrien, vers l’an 650 avant Jésus-Christ
Les premiers calendriers basés sur la cosmologie zoroastrienne sont apparus à la fin de la période achéménide (650 à 330 av. J.-C.). Ils ont évolué au fil des siècles, mais les noms des mois ont peu changé jusqu’à aujourd’hui. L’empire achéménide unifié nécessitait un calendrier iranien distinctif, et un calendrier fut conçu selon la tradition égyptienne. Quatre jours par mois étaient dédiés à Ahura Mazda et sept étaient nommés d’après les six Amesha Spentas. Treize jours étaient nommés d’après le feu, l’eau, le soleil, la lune, et le reste d’après des divinités locales.
6. Le Calendrier Romain, 753 avant Jésus-Christ
Le calendrier romain regroupe l’ensemble des calendriers utilisés par les Romains jusqu’à la création du calendrier julien en 45 avant Jésus-Christ. Les années sont exprimées en années AUC (ab Urbe condita), comptées à partir de la fondation de Rome en 753 avant notre ère. Selon les croyances romaines, ce calendrier aurait été mis au point par Numa Pompilius, le second roi légendaire de Rome, successeur de Romulus. Le calendrier romain est basé sur le cycle de la lune. Les douze mois ont 28, 29 ou 31 jours, ce qui fait un total de 355 jours. Tous les deux ans, le grand pontife, qui est le chef de la religion romaine, ajoute un mois supplémentaire, dont il fixe la durée (environ une vingtaine de jours) afin de retrouver la coïncidence avec le cycle du soleil (dont l’année est de 365 jours environ). Au Ier siècle av. J.-C., la vie politique à Rome est très troublée, c’est la guerre civile, et le calendrier se dérègle. C’est pourquoi César en fit la réforme.
5. Le Calendrier de Babylone, vers l’an 1100 avant Jésus-Christ
La civilisation babylonienne remonte au moins à 4 000 à 5 000 ans avant Jésus-Christ et se situait en Asie, sur les rives du Tigre et de l’Euphrate. En fait les Babyloniens, les Chaldéens et les Assyriens ont été (d’après ce qu’on sait) les premiers à observer les astres pour découper le temps en mois, jour, heures et minutes. C’est notamment aux Chaldéens que l’on doit le découpage des jours en 12 heures, l’heure en 60 minutes et la minute en 60 secondes. Les Chaldéens commencèrent à diviser le temps par lunaisons ce qui donnait une année de 360 jours. Lorsqu’ils s’aperçurent que cela ne correspondait pas au temps solaire, ils ajoutèrent 30 jours tous les 6 ans.
4. Le Calendrier Chinois, vers l’an 2500 avant Jésus-Christ
Bien que la Chine populaire ainsi que l’ensemble des pays asiatiques aient adopté le calendrier grégorien, le calendrier chinois reste le calendrier qui rythme la vie culturelle et religieuse d’une grande partie de l’Asie. Ainsi la fête du Nouvel An a vraiment lieu pour le Nouvel An chinois et non au premier janvier de chaque année. Le calendrier chinois existe depuis plus de 5000 ans. Des modifications mineures ont été apportées au cours des années. Le calendrier chinois est luni-solaire, il est basé sur un calendrier lunaire adapté et corrigé pour tenir compte des saisons très importantes dans le calendrier. L’année chinoise ordinaire comprend 12 mois dont 6 (parfois7) longs avec une année qui dure 354 jours et parfois 355. Ces mois sont des mois basés sur le cycle de la lune. L’année chinoise devant rester en rapport avec le cycle des saisons et devant toujours commencer au printemps, on rajoute un 13e mois tous les deux ou trois ans.
3. Le Calendrier Egyptien, vers l’an 2700 avant Jésus-Christ
Le calendrier égyptien est solaire et comporte une année de 365 jours. C’est le plus ancien calendrier solaire au monde. Il existait au moins en 2700 av. J.-C. Il a sans doute été précédé en Égypte par un calendrier lunaire. C’est aux Égyptiens que nous devons la journée divisée en 24 heures. Ce calendrier était loin d’être parfait ; il restait « vague », car l’année s’y trouvait plus courte d’un quart de jour, ce que les Égyptiens n’ignoraient pas. Cependant, malgré son incommodité, il fut conservé sous la pression des traditions pendant plusieurs millénaires. Le besoin d’intercaler un jour tous les quatre ans se fit néanmoins sentir en 238 avant notre ère, sous Ptolémée III Évergète (246 à 222), motivant un décret qui précisait : « Pour que les saisons se succèdent d’après une règle absolue et conformément à l’ordre du monde, un jour supplémentaire sera intercalé tous les quatre ans entre les cinq jours épagomènes et le Nouvel An ». Pour obtenir l’année solaire de 365 jours, on a ajouté aux 360 jours cinq jours épagomènes à la fin du calendrier, entre le dernier jour de la saison Shemou et le premier jour de la saison Akhet. Ces jours épagomènes auraient été considérés comme jours de naissance des grands dieux à savoir, Osiris, Horus l’Ancien, Seth, Isis et Nephty.
2. Le Calendrier Sumérien, vers l’an 3000 avant Jésus-Christ
Avec l’invention de l’écriture cunéiforme (première forme d’écriture connue avec les hiéroglyphes) vint le calendrier sumérien, suivant lui aussi la lune. Ce calendrier vit le jour à environ 3000 ans av. Jésus-Christ en Mésopotamie (actuel Moyen-Orient), terre d’origine de nombreuses innovations humaines dont l’irrigation agricole. Les tablettes sumériennes sur lesquelles ce calendrier fut observé indiquent que les mois étaient associés à des fêtes religieuses. Les archéologues observèrent donc un lien entre la mesure du temps et la culture au sein de cette civilisation.
1. Wurdi Youang, vers l’an 8000 avant Jésus-Christ
Wurdi Youang est le nom attribué à un arrangement de pierres aborigène situé près de la route Little River – Ripley Road à Mount Rothwell, près de Little River, Victoria en Australie. Le site a été acquis par l’Indigenous Land Corporation le 14 janvier 2000 et transféré à la Wathaurong Aboriginal Co-operative le 17 août 2006. Une série de pierres, situées à l’ouest du sommet de l’arrangement, marquent les positions du soleil couchant aux équinoxes et aux solstices.
Une étude de sondage montre que ces alignements sont précis à quelques degrés près. Les côtés droits de la disposition, qui divergent de son sommet oriental, indiquent la position du soleil couchant aux solstices à quelques degrés près et aux équinoxes. Les scientifiques qui étudient l’arrangement ont suggéré qu’il pourrait être vieux de 11 000 ans (d’après la datation au carbone sur des sites voisins), ce qui pourrait en faire le plus ancien observatoire astronomique du monde.