Il n’a que trois siècles et il a connu Marat, Danton et Robespierre et bien d’autres ! En vacance à Paris ou juste de passage ? Envie d’un café, d’un expresso ou d’un cappuccino ? Ne ratez pas le plus ancien café au monde. Dix bons endroits à Paris où il fait bon siroter un café.
10. Carette, 1927
Pour comprendre l’histoire de Carette, il faut remonter en 1927, époque à laquelle Jean Carette et son épouse Madeleine, ouvrent leur pâtisserie sur la place du Trocadéro. D’inspiration Art Déco, le style phare des Années Folles, le décor du salon de thé est l’œuvre du couturier Hubert de Givenchy. Il a doté l’endroit de moulures dorées, de miroirs vieillis par le temps et de lustres majestueux. Véritable exemple du savoir-faire à la française et à la parisienne, le premier salon de thé Carette et bientôt suivi d’un second, cette fois-ci sur la place des Vosges, puis d’un troisième, dédié à la vente à emporter à la place du Tertre.
9. Salon de thé Angelina, 1903
Grande rivale de Ladurée, au rang des salons de thé parisiens, Angelina siège dans les arcades de la rue de Rivoli, et peut se vanter d’avoir accueilli depuis sa création Proust et Coco Chanel, entre de nombreux autres, car le lieu est très fréquenté. L’atmosphère se veut résolument raffinée. La spécialité de la maison est le chocolat chaud, que l’on boit dans la salle au décor Belle Époque, conçu par l’architecte Edouard-Jean Niermans, avec notamment une grande verrière. Les pâtisseries sont nombreuses et alléchantes, mais la star est ici le Mont Blanc, à base de crème de marron !
8. Café de Flore, 1887
Il est parmi les grands cafés du quartier Saint Germain des Prés, peut-être le plus connu, qui accueillit de très nombreuses personnalités de la vie culturelle du pays, littéraire notamment et fut le décor d’évènements marquant de l’histoire artistique. Guillaume Apollinaire en avait fait une salle de rédaction, un véritable quartier général, dans lequel il recevait à heures fixes, et Jean Paul Sartre et Simone de Beauvoir.
7. Les Deux Magots, 1885
Ouvert en 1885, c’est l’un des cafés mythiques de Saint Germain, qui comme beaucoup dans le quartier accueillit de nombreuses personnalités de la vie culturelle et artistique du XXe siècle. Ses banquettes reçurent entre autres Picasso, Hemingway, Sarte, Simone de Beauvoir, mais aussi plus tôt Paul Verlaine et Stéphane Mallarmé. Aujourd’hui encore, on y voit écrivains, cinéastes ou acteurs. Dans un souci de respect de la tradition, les serveurs sont en noir et blanc et livrent les commandes sur un plateau. On peut y boire un chocolat à l’ancienne, préparé à base de tablette, mais aussi… tel un poète maudit, de l’absinthe !
6. Le Café de la Paix, 1862
Le 5 mai 1862, à l’angle du boulevard des Capucines et de la place de l’Opéra, le Grand Hôtel et son café, le Café de la Paix, sont inaugurés par l’Impératrice Eugénie. Au fil des siècles, le Café de la Paix voit défiler, dans son décor de style Napoléon III, les plus grands intellectuels, écrivains et politiques français. Parmi eux, citons Victor Hugo, Émile Zola, Maupassant, mais également des artistes internationaux, à l’instar de Hemingway, d’Oscar Wilde, d’Arthur Conan Doyle, ou encore du créateur des Ballets Russes, Serge de Diaghilev. Restauré il y a peu par Pierre-Yves Rochon, le Café de la Paix arbore désormais un pur style Second Empire.
5. Ladurée, 1862
Ladurée est une institution nationale réputée dans le monde entier, pour ses macarons notamment. Le salon de thé-pâtisserie de cette maison est l’un des tout premiers de la capitale, dont le décor avec miroirs, boiseries, peintures et moquette au sol, s’avère à la fois simple et raffiné. Le bâtiment ouvert par Ladurée en 1862 était une boulangerie et devint le salon de thé décoré que nous connaissons seulement quelques années plus tard. Il faut souvent faire la queue pour avoir une place, et les prix sont élevés, mais c’est un lieu singulier, symbole de l’art de vivre à la française.
4. Au Rocher de Cancale, 1846
Ce restaurant se remarque par sa façade et le rocher sculpté qui lui sert d’enseigne. À l’intérieur, le décor original n’est visible que par bribes de fresques. Mais en effet, les poutres en bois et la clarté d’ensemble confèrent un charme certain au lieu, où l’on mange notamment des huîtres, des salades et des burgers, ainsi que, le soir, des plats de cuisine française à la fois simple et raffinée.
3. L’ Escargot Montorgueil, 1832
L’Escargot Montorgueil, avec ses plafonds peints, les boiseries et les lustres donnent à ce lieu une atmosphère élégante et feutrée, intimiste, qui plut aux artistes puisqu’on y vit défiler (Sarah Bernhard, Sacha Guitry, et plus tard, Charlie Chaplin !) Dans les assiettes, comme le suggère l’élégant gastéropode qui trône sur l’enseigne et donne son nom à l’endroit, on y mange une cuisine française à tonalité bourguignonne, des escargots donc, mais pas uniquement !
2. Au chien qui fume, 1740
Au chien qui fume, le lieu propose une décoration pour le moins personnelle, puisque de nombreux chiens de céramique ornent les salles à manger, accompagnés d’impressionnants bouquets de fleurs. Cette atmosphère désuète que l’on peut trouver étouffante a toutefois son charme, notamment parce qu’elle bénéficie de l’élégance du cadre original, qui multiplie les grands miroirs et les peintures aux murs. Dans l’assiette, on trouve une cuisine française à la tonalité plutôt chic.
1. Le Procope, 1686
Fondé en 1686, l’histoire est très présente dans ce restaurant… D’ailleurs la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen est reproduite sur les murs de l’une des salles. Le Procope est l’une des brasseries les plus célèbres de Paris, située dans le quartier Odéon. Dans un décor élégant et boisé, on y mange une cuisine française raffinée, agrémentée de quelques touches italiennes, rappelant que c’est un habitant de la botte qui fonda le lieu. Marat, Danton et Robespierre en firent un centre actif pendant la Révolution française.
Le Procope était aussi l’endroit préféré de Diderot, Voltaire, Rousseau, Montesquieu, Victor Hugo, Alfred de Musset, George Sand. Et même Benjamin Franklin qui aurait conçu des éléments de la future Constitution des États-Unis sur une table du Procope. Alors, pourquoi ne pas y mettre les pieds, au moins une fois dans votre vie ? Histoire, culture et gastronomie se mêlent donc dans ce lieu atypique, où l’on peut aussi choisir de seulement boire un café.