Paris, « ville de l’amour » mais aussi ville historique, compte à elle seule près de 200 églises. Mais quelle en est la plus ancienne ? Croyez-moi, ce n’est pas Notre-Dame Paris. L’aventure commence au XVIIe siècle avec la plus récente des églises de ce classement des 10 plus anciennes églises de paris.
10. Sainte-Marguerite, 1625
L’église Sainte-Marguerite est une église de culte catholique romain datant du XVIIe siècle, située 36, rue Saint-Bernard dans le 11e arrondissement de Paris, en France. L’entrée de l’église est située dans le sud du 11e arrondissement de Paris, à mi-chemin entre les places de la Bastille et de la Nation, à une centaine de mètres au nord de la rue du Faubourg-Saint-Antoine et à une dizaine au sud de la rue de Charonne. L’entrée de l’église se trouve au 36, rue Saint-Bernard et son chevet donne sur la rue Charrière. Elle est bordée au sud par le square Raoul-Nordling. Le 29 octobre 1624, Jean de Vitry, seigneur de Reuilly fait donation à Antoine Fayet, curé de Saint-Paul, d’un terrain pour y bâtir une chapelle dédiée à sainte Marguerite. Après avoir été une église succursale de l’église Saint-Paul en 1634, cette chapelle devient église paroissiale en 1712. Le cimetière Sainte-Marguerite est ouvert derrière l’église en 1637. La nef et les bas-côtés sont allongés en 1679.
En 1703, Gilles Le Sourd, curé de Saint-Paul, entreprend la construction de la chapelle du transept nord appelée chapelle Saint-Joseph-Sainte-Marguerite. Le transept sud est agrandi avec la chapelle de la Vierge en 1724. Entre 1760 et 1764, l’architecte Victor Louis (1731-1800) construit la chapelle des Âmes-du-Purgatoire dans le style néo-classique et le peintre Paolo Antonio Brunetti (1723-1783) est chargé de sa décoration en trompe-l’œil. C’est un exemple unique et exceptionnel de cet art du trompe-l’œil conservé à Paris.
9. Saint-Étienne-du-Mont, 1624
L’église Saint-Étienne-du-Mont est une église située sur la montagne Sainte-Geneviève, dans le 5e arrondissement de Paris, à proximité du lycée Henri-IV et du Panthéon. Remplaçant un édifice du XIIIe siècle, elle est construite à partir de la fin du XVe siècle, et sert de paroisse aux habitants du quartier situé autour de l’abbaye Sainte-Geneviève. Le chantier, commencé par le chevet et le clocher en 1491, est achevé par la façade en 1624. En 1790, elle est l’une des 51 paroisses urbaines du diocèse de Paris. Après avoir été brièvement transformée en temple de la piété filiale sous la Révolution française, elle est rendue à ses fonctions d’église paroissiale en 1801 et n’a pas changé d’affectation depuis. La châsse de sainte Geneviève, vide de ses reliques depuis la Révolution française, y est conservée. L’église abrite également un orgue dont les origines et le buffet remontent aux années 1630. Elle est la dernière église parisienne où l’on peut encore voir un jubé. Elle fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862. L’église Saint-Étienne-du-Mont tire son origine de l’abbaye Sainte-Geneviève, où la sainte éponyme avait été inhumée au VIe siècle. La chapelle Saint-Jean-du-Mont dans la crypte de l’église haute de l’abbaye est affectée à la paroisse du bourg autour de l’Abbaye.
Un chapelain desservait cette chapelle, ce qui est attesté par un texte de 1141. En 1222, le pape Honorius III autorise la fondation d’une église autonome pour remplacer cette chapelle devenue insuffisante à la suite du développement du quartier au sommet de la montagne Sainte-Geneviève. Cette église est consacrée à saint Étienne, alors saint patron de la cathédrale Saint-Étienne de Paris, l’ancienne cathédrale de Paris qui se trouvait à l’emplacement de Notre-Dame. Rapidement, le nouvel édifice est débordé par une population de plus en plus dense : la Sorbonne et de nombreux collèges sont situés sur le territoire de la paroisse. Il est agrandi en 1328, mais une reconstruction complète devient nécessaire dès le XVe siècle.
8. Saint-Séverin, joyau de l’architecture de style gothique flamboyant du XVe siècle
Pour la petite anecdote, sachez que c’est dans le cimetière de l’Eglise Saint-Séverin que se déroula, en janvier 1474, la première opération chirurgicale de la maladie des pierres. À la fin du XIIe siècle, l’Université de Paris, créée par Philippe Auguste, attire maîtres et étudiants de toute l’Europe. L’Ile de la Cité est surpeuplée ; la rive gauche les accueille. Avec l’église Saint-Julien, Saint-Séverin devient la paroisse des étudiants et le siège des assemblées générales de l’Université.
Vers 1230, on décide de construire plus grand ; un nouveau sanctuaire est élevé. Un incendie le détruit en partie vers 1448. Mais la guerre de Cent Ans va bientôt s’achever par une victoire totale des troupes françaises et une reprise économique s’amorce. Saint-Séverin sera rebâtie avec une certaine magnificence ; le chantier va se poursuivre jusqu’au XVIIe siècle. La Révolution ne l’endommage pas. Si Saint-Julien, toute proche, devient magasin à sel, Saint-Séverin devient dépôt de poudre, puis entrepôt de fourrage et de cloches. L’église est rendue au culte en 1803. Si vous visitez Paris, ne manquez pas cette église magnifique avec sa superbe verrière, ses double-collatéraux et son double déambulatoire. Tout cela nous vient tout droit du XVe siècle et dégage une atmosphère médiévale envoûtante.
7. Notre-Dame de Paris, 1345
La Cathédrale Notre-Dame de Paris, communément appelée Notre-Dame, est l’un des monuments les plus emblématiques de Paris et de la France. Elle est située sur l’île de la Cité et est un lieu de culte catholique, siège de l’archidiocèse de Paris, dédié à la Vierge Marie. Commencée sous l’impulsion de l’évêque Maurice de Sully, sa construction s’étend sur environ deux siècles, de 1163 au milieu du XIVe siècle. Après la Révolution française, la cathédrale bénéficie entre 1845 et 1867 d’une importante restauration, parfois controversée, sous la direction de l’architecte Eugène Viollet-le-Duc, qui y incorpore des éléments et des motifs inédits. Pour ces raisons, le style n’est pas d’une uniformité totale : la cathédrale possède des caractères du gothique primitif et du gothique rayonnant.
Les deux rosaces qui ornent chacun des bras du transept sont parmi les plus grandes d’Europe. La cathédrale est liée à de nombreux épisodes de l’histoire de France. C’est une église paroissiale royale au Moyen Âge. Elle accueille l’arrivée de la Sainte Couronne en 1239, puis le sacre de Napoléon Ier en 1804, le baptême d’Henri d’Artois, le duc de Bordeaux, en 1821, ainsi que les funérailles de plusieurs présidents de la République française (Adolphe Thiers, Sadi Carnot, Paul Doumer, Charles de Gaulle, Georges Pompidou, François Mitterrand). C’est aussi sous ses voûtes qu’est chanté un Magnificat lors de la libération de Paris, en 1944. Le 850e anniversaire de sa construction est célébré en 2013. La cathédrale inspire de nombreuses œuvres artistiques, notamment le roman de Victor Hugo Notre-Dame de Paris paru en 1831.
6. Sainte-Chapelle du Palais, 1248
La Sainte-Chapelle, dite aussi Sainte-Chapelle du Palais, est une chapelle palatine édifiée sur l’île de la Cité, à Paris, à la demande de Saint Louis afin d’abriter la Sainte Couronne d’épines, un morceau de la Vraie Croix, ainsi que diverses autres reliques de la Passion qu’il avait acquises à partir de 1239. Elle est la première construite des saintes chapelles, conçue comme une vaste châsse presque entièrement vitrée. Elle se distingue par l’élégance et la hardiesse de son architecture, qui se manifestent dans une élévation importante et la suppression quasi totale des murs au niveau des fenêtres de la chapelle haute.
Bien qu’édifiée dans un bref délai ne dépassant pas sept ans, l’on n’a pas relevé de défauts de construction, et la décoration n’a pas été négligée. Elle fait notamment appel à la sculpture, la peinture et l’art du vitrail : ce sont ses immenses vitraux historiés d’origine qui font aujourd’hui la richesse de la Sainte-Chapelle, car elle a été privée de ses reliques à la Révolution française, et perdu ainsi sa principale raison d’être. Desservie par un collège de chanoines jusqu’en 1787, la Sainte-Chapelle a été fermée au culte vers 1790, puis vidée de tout son contenu et détournée en siège du Club de la Sainte-Chapelle.
En 1797, elle est transformée en dépôt d’archives du palais de justice, et l’expansion de celui-ci menace son existence même. Son sauvetage est décidé en 1836 sous la pression de l’opinion publique, et sa restauration est lancée un an plus tard et dure vingt-six ans. En tant qu’édifice emblématique du style gothique rayonnant, la Sainte-Chapelle est classée monument historique par la liste de 18621, un an avant l’achèvement de sa restauration, qui est l’une des plus réussies de son temps.
5. Saint-Germain-l’Auxerrois de Paris, 1220
L’origine de cette église a fait l’objet de plusieurs dissertations du XVIe au XVIIIe siècle. L’église Saint-Germain-l’Auxerrois est une église située dans l’actuel 1er arrondissement de Paris. Elle fut également appelée église Saint-Germain-le-Rond. Depuis l’Ancien Régime, elle est connue comme la « paroisse des artistes ». Saint-Germain-l’Auxerrois est nommée en l’honneur de l’évêque Saint-Germain d’Auxerre. Depuis le 1er septembre 2019, l’église accueille les offices canoniaux du chapitre de la Cathédrale Notre-Dame en raison de l’incendie du 15 avril 2019. À compter de cette date, la paroisse est administrée par Patrick Chauvet, recteur de la cathédrale parisienne. L’église se trouve sur le côté sud-est de la place du Louvre, face à la colonnade du Louvre, à proximité de la mairie de 1er arrondissement. Elle est desservie par les stations de métro Louvre – Rivoli et Pont-Neuf.
4. Saint-Denys de la Chapelle, 1204
L’église Saint-Denys de la Chapelle est une église du 18e arrondissement de Paris. L’église est située dans le quartier de la Chapelle, le long de l’une des plus anciennes routes de Paris, l’Estrée, déjà existante à l’époque gallo-romaine et conduisant du centre de Paris à Saint-Denis. De l’autre côté de cette route s’étendit de 1204 au début du XVIIIe siècle, le premier cimetière de La Chapelle. Probablement située sur l’emplacement des ruines d’un temple romain dédié à Bacchus, l’église actuelle a été édifiée par Maurice de Sully, sur les fondations d’une chapelle décidée par Sainte-Geneviève en 475, le long de la Vicus Cattuliacus, du nom de Catulla, la noble romaine qui enterra les martyrs. C’était à mi-chemin du tombeau de Saint-Denis dont la Sainte désirait développer le culte. La chapelle se voyait être une étape pour son pèlerinage et le lieu devint le village de La Chapelle.
3. Saint-Julien-le-Pauvre, 1160
L’église Saint-Julien-le-Pauvre est une église médiévale située rive gauche de la Seine à Paris dans le Quartier latin, rue Saint-Julien-le-Pauvre dans le square René-Viviani. C’est depuis la fin du XIXe siècle l’église grecque-melkite-catholique de Paris, au rite byzantin. Son nom fait référence à saint Julien l’Hospitalier, car un hospice accueillant les pèlerins et pauvres voyageurs était associé à l’église au Moyen Âge. Il n’est toutefois pas de certitude quant à savoir quel saint fut le premier patron de l’église, car c’est l’une des plus anciennes de Paris, et ses origines remontent au moins au début du VIe siècle. Saint-Julien du Mans et Saint-Julien de Brioude sont également considérés comme patrons de l’église. La basilique primitive a été détruite par les Vikings en 886. Puis une seconde église est construite, qui est donnée au prieuré clunisien de Longpont-sur-Orge vers 1125. Les moines de Longpont réparent l’église, établissent un prieuré et font construire une église neuve à partir de 1160. C’est celle que l’on voit actuellement. Malgré ses dimensions modestes, son chœur est une œuvre de qualité, dont la sculpture est inspirée de la Cathédrale Notre-Dame, et a été exécutée sans doute par les mêmes artistes. Le prieuré est longtemps prospère, et l’église accueille des cours de l’Université de Paris, ainsi que les élections et assemblées générales jusqu’en 1525, puis de nouveau jusqu’au début du XVIIe siècle. À cette époque, le prieuré tombe en décadence et l’église se délabre. Malgré une tentative de redressement et la construction d’une nouvelle façade en 1651, le prieuré de Longpont se résout de céder église et prieuré à l’Hôtel-Dieu de Paris, deux ans plus tard. Le prieuré cesse d’exister, et l’église devient une chapelle de l’Hôtel-Dieu. La Révolution française apporte sa transformation en entrepôt, situation qui perdure jusqu’en 1826.
2. Saint-Pierre de Montmartre, 1133
L’église Saint-Pierre de Montmartre est une église paroissiale catholique romaine située dans le 18e arrondissement de Paris, au sommet de la butte Montmartre, au no 2 rue du Mont-Cenis, à l’ouest de la basilique du Sacré-Cœur. C’est l’une des deux églises paroissiales catholiques de la butte avec l’église Saint-Jean de Montmartre, et elle représente depuis la Révolution française la plus ancienne église paroissiale de Paris après celle de Saint-Germain-des-Prés. Elle succède à une basilique mérovingienne dédiée à saint Denis, dont cinq chapiteaux et quatre colonnes en marbre ont été réemployés dans l’église actuelle, les colonnes provenant à leur tour d’un temple antique. Très délabrée au début du XVIIe siècle, la vieille basilique est acquise par le roi Louis le Gros en 1133, qui la fait remplacer par une nouvelle église romane consacrée en 1147 par le pape Eugène III. La reine Adélaïde de Savoie fonde en même temps une abbaye de moniales bénédictines au sud de l’église, connue comme l’abbaye royale de Montmartre. L’église est donc paroissiale et abbatiale à la fois. La construction de la nef ne s’achève qu’après le milieu du XIIe siècle, et l’abside est rebâtie dans le style gothique primitif à la fin de ce même siècle. Les voûtes actuelles de la nef et de la croisée du transept sont toutefois flamboyantes et datent de 1470 environ, quand l’église nécessite d’importantes réparations à l’issue de la guerre de Cent Ans.
1. Saint-Germain-des-Prés, vers 543
L’abbaye Saint-Germain-des-Prés est une ancienne abbaye bénédictine, située dans l’actuel 6e arrondissement, fondée au milieu du VIe siècle par le roi mérovingien Childebert Ier et l’évêque de Paris Saint-Germain. Elle donne son nom au 20e quartier de Paris dans ses limites de 1760, au faubourg Saint-Germain et au 24e quartier de Paris dans le 6e arrondissement. Cette abbaye avait un marché et droit de foire, son enclos fait partie des lieux privilégiés. L’église de l’abbaye est l’église Saint-Germain-des-Prés, classée aux monuments historiques par depuis 1862. L’ensemble des vestiges de l’abbaye sont inscrits aux monuments historiques par arrêté du 26 octobre 1953. Suite à la révolution, l’église est fermée en février 1792 et les bâtiments sont vendus comme bien national, les manuscrits de la bibliothèque de l’abbaye sont dispersés, la plupart des tombeaux mérovingiens sont détruits.