L’OTAN est une organisation politique, stratégique et militaire. Dans le contexte de naissance de la guerre froide, elle avait pour but de créer une alliance. Le résultat attendu de cette alliance était de renforcer la sécurité et la défense collective entre pays signataires. Quels sont ces pays signataires ? Encore appelés pays fondateurs de l’OTAN, ils sont au nombre de 12. Vous aurez l’occasion de les découvrir dans cet article.
1. La Belgique

Quelque temps après la Seconde Guerre mondiale, le Royaume de Belgique a opté pour une approche multilatérale. Elle l’a fait pour mieux assurer une sécurité profondément mise à mal par deux fois en seulement une trentaine d’années. En devenant, le 4 avril 1949, un des douze membres fondateurs de l’OTAN, la Belgique a rejoint une alliance politico-militaire. Cette dernière allait jouer un rôle pivot dans sa politique de sécurité et de défense.
Des années plus tard, la Belgique a pu s’adapter. Elle s’est réinventée au fil du temps et au gré de l’évolution de la menace et des enjeux sécuritaires.
2. Le Canada

Membre fondateur de l’OTAN, le Canada bénéficie de l’apport de cette organisation pour sa paix et sa sécurité. L’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) est la pierre angulaire de la politique canadienne en matière de sécurité et de défense.
La priorité du Canada vis-à-vis de l’OTAN est de veiller à ce qu’elle demeure une organisation moderne, souple. Le Canada s’attelle pour que l’OTAN soit capable de faire face aux menaces actuelles et futures. Dans le cadre de la transformation de l’OTAN, tous les efforts du Canada convergent vers cet objectif.
Les Forces armées canadiennes comptent parmi les plus engagées de l’OTAN. Elles sont les plus agiles, les plus aptes au déploiement et les mieux en mesure d’intervenir. Depuis la création de l’alliance il y a plus de 70 ans, le Canada est fier d’avoir participé à chaque opération de l’OTAN. L’abnégation de ce pays lors des opérations de l’OTAN partout dans le monde illustre son engagement envers l’Alliance.
3. Le Danemark

Au sein de l’OTAN, le Danemark (membre fondateur) entretient traditionnellement des liens privilégiés avec les États-Unis. Soucieux d’entretenir de bonnes relations avec les autres pays fondateurs, le pays a renouvelé sa solidarité stratégique avec ses partenaires. Ainsi, dans le cadre de sa politique de sécurité active, elle prit le commandement de l’opération de l’OTAN en Irak pour 18 mois en 2020.
Le Danemark est un partenaire engagé avec l’OTAN dans la résolution des crises. Par le biais de l’organisation, elle cherche non seulement à renforcer sa présence stratégique, mais également à favoriser les initiatives multilatérales.
4. États-Unis

Dans la ville de Washington, la vision de l’Alliance a évolué. Cinq années après la tourmente due à l’invasion de l’Irak, les réalités ont poussé l’opinion américaine à une évolution graduelle.
Cette réflexion entend mettre en perspective la conception américaine contemporaine de l’Alliance. Éclairés par l’expérience de plusieurs responsables à Washington et par l’avenir de l’Alliance, les États-Unis parcourent des questions essentielles pour l’OTAN. Ainsi, la notion d’étendue de l’Alliance atlantique et le rôle des partenariats est une préoccupation majeure. Cet écho n’est qu’un instantané de la pensée américaine.
5. La France

La France a fait son apparition au sein de l’OTAN dès 1949 en tant que membre fondateur. Mais, son histoire avec l’alliance est contrastée. Si elle a contribué activement à la mise en place de l’Alliance atlantique, le retour du Général de Gaulle au pouvoir en 1958 a mené à une opposition. Cette dernière fut symbolisée par la décision de retrait du commandement intégré de l’OTAN en 1965. La France reste alors membre de l’OTAN, mais ne met plus ses forces à la disposition de l’organisation.
Le siège de l’OTAN alors situé à Paris quitte la France pour la ville de Bruxelles en Belgique. À la fin des années 90, un long rapprochement est effectué par Jacques Chirac. La France réintègre progressivement le commandement. La décision fut finalement entérinée sous la présidence de Nicolas Sarkozy par le Parlement en mars 2009. Elle fut aussi entérinée au sommet de l’OTAN des 3 et 4 avril 2009.
Depuis lors, la France participe au commandement intégré de l’OTAN. Elle conserve néanmoins son indépendance nucléaire en ne participant pas aux réunions du « Groupe des plans nucléaires » de l’OTAN.
6. L’Islande

Au moment où l’Islande signait le Traité de l’Atlantique Nord en 1949, il ne possédait pas de forces armées. Elle n’en possède toujours pas aujourd’hui. C’est un choix purement délibéré, malgré qu’il n’existe pas d’obstacle juridique à la constitution d’une armée.
Cependant, l’Islande dispose d’une garde côtière, des forces de police nationale et d’un système de défense aérienne. Elle peut aussi faire valoir une force expéditionnaire de maintien de la paix composée de volontaires. Depuis 1951, l’Islande bénéficie d’un accord bilatéral de grande envergure en matière de défense avec un partenaire membre de l’OTAN : les États-Unis. Il est vrai qu’en 2006, les forces américaines se sont retirées, mais l’accord de défense reste en application.
7. L’Italie

Faisant partie des pays fondateurs de l’OTAN, l’Italie joue un rôle majeur dans l’Alliance. Elle est au service de la sécurité internationale. En effet, elle est présente en mer Baltique, au sein de la police du ciel de l’OTAN. L’Italie participe aussi à la lutte contre le terrorisme, notamment dans le cadre de la mission OTAN en Irak. Elle accueille sur son territoire de nombreuses institutions importantes comme le Collège de défense de l’OTAN. Enfin, l’Italie contribue au maintien d’une OTAN forte au travers de l’innovation et de la technologie.
8. Le Luxembourg

En 1949, lorsque le Luxembourg et onze autres États ont créé l’OTAN, le pays comptait un peu moins de 300 000 citoyens. Malgré le fait qu’il était beaucoup plus petit que la plupart de ses nouveaux Alliés, le Luxembourg possédait un avantage.
Cet avantage faisait défaut à bon nombre des pays fondateurs. Sa population aspirait de façon quasi unanime à rejoindre l’OTAN. Elle voulait voir le pays contribuer à l’unification de l’Europe occidentale au sein d’une alliance défensive. Les trois principaux partis politiques du Luxembourg étaient d’accord pour adhérer à l’OTAN.
La vaste majorité des Luxembourgeois étaient favorables à l’OTAN. Le souvenir des troupes américaines venues libérer le pays de l’Allemagne nazie les hantait encore. Le Luxembourg a fourni 3 500 tonnes d’acier pour la construction du bâtiment destiné à abriter le siège de l’OTAN à Paris. Grâce à la vision positive qu’a le Luxembourg de l’OTAN, la question de l’appartenance du pays à l’Alliance n’a jamais vraiment été un débat. Le soutien sans faille de l’opinion publique a permis aux responsables politiques luxembourgeois de s’ériger en solides défenseurs de l’alliance.
9. La Norvège

La présence de la Norvège parmi les pays fondateurs de l’OTAN lui accorde une position politique et militaire confortable dans l’Arctique. Elle a procédé à des réalisations majeures dans les secteurs de la science et de la technologie. Sa contribution aux efforts consentis par l’OTAN permet à l’Organisation de conserver un avantage technologique à l’heure de la mondialisation.
10. Les Pays-Bas

La nécessité d’une « vraie armée européenne » a poussé les Pays-Bas à signer le traité de l’OTAN. La question d’une « vraie capacité de défense européenne » contre les Soviétiques fut un contexte motivateur dans ce processus. Les forces armées néerlandaises ont établi des liens très étroits avec leurs homologues membres fondateurs de l’OTAN. Elles sont passées d’une logique de collaboration à une logique d’intégration.
11. Le Portugal

Dans l’OTAN, les États-Unis se présentent également comme un partenaire stratégique du Portugal. Les relations entre Lisbonne et Washington sont très bonnes. Elles se sont renforcées avec la fin de la Seconde Guerre mondiale, le déclin de l’Empire britannique, et le processus de décolonisation.
Le Portugal est un grand membre fondateur de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Il considère ses étroites relations atlantiques comme étant de haute priorité. Les États-Unis disposent d’une base aérienne dans les îles des Açores et l’OTAN possède un centre de commandement près de Lisbonne.
12. Le Royaume-Uni

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Royaume-Uni a mené une politique de sécurité et de défense fortement dépendante des États-Unis. Les exceptions notables furent la crise de Suez et la guerre des Malouines. En reconnaissance, Londres s’est solidement arrimée aux intérêts américains.
L’outil militaire britannique se repose sur la technologie et le soutien opérationnel américains. Sans eux, le Royaume-Uni ne serait pas en mesure de maintenir sa dissuasion nucléaire basée sur les sous-marins. Inversement, les États-Unis se sont appuyés partiellement sur le soutien britannique pour leurs opérations moyen-orientales. Ils ont par exemple exploité des drones depuis le territoire britannique.
Après le Brexit, les experts ont prédit un alignement beaucoup plus fort entre les États-Unis et le Royaume-Uni au sein de l’OTAN. Ce rapprochement post-Brexit ne s’est pourtant pas fait selon les modalités attendues. Le Royaume-Uni n’a pas pu faire les efforts pour conclure un accord de libre-échange avec les États-Unis à courte échéance. Le président Biden a indiqué qu’il n’accorderait pas à son « partenaire spécial » un rôle plus spécial encore.
Si la relation avec les États-Unis ne s’est pas approfondie significativement après le Brexit, le Royaume-Uni ne s’est pas isolé pour autant de l’OTAN. Ce pays reste le deuxième contributeur net de l’OTAN. Il continue de jouir d’un rôle spécial au sein de l’alliance.
Vous connaissez désormais les pays fondateurs de l’OTAN. De la Belgique, jusqu’au Royaume-Uni en passant par le Canada, ils sont exactement 12. Il est quand même important de savoir qu’au fil des années plusieurs autres pays se sont ajoutés à cette organisation. Aujourd’hui, l’OTAN compte 30 pays membres motivés par la volonté et l’élan donné par les pays fondateurs.